vendredi 29 octobre 2010

Ó Paí Ó




Avant de m'échapper quelques temps, je voulais partager avec vous ce petit passage du film "Ó Paí, Ó" (à prononcer à la bahianaise). Il s'agit du premier film brésilien que j'ai découvert en arrivant ici, et je dois avouer qu'il restera sans doute dans mon top 10. Inspiré d'une pièce de théâtre, ce long-métrage comique et cruel raconte les derniers jours de carnaval à Salvador, et les disputes de toute une clique de fêtards, travestis et adeptes du jogo de buzios avec une évangélique propriétaire d'immeuble.
Je vous mets ici "O canto do mundo", une chanson de Caetono Veloso chantée par Lázaro Ramos, un des premiers acteurs noirs à avoir été porté dans un rôle principal à la télévision, en faveur des quotas pour les artistes et l'université, et mari de Taís Araújo (décidément le monde est petit).

C'est la première chanson que j'entendais en arrivant ici, j'étais encore tout déboussolé, assez triste, à cheval sur deux continents et tentant de comprendre sans grand succès tout ce qui se disait autour de moi. Quand je l'ai entendu j'ai eu des frissons, elle exprime si bien mon sentiment et parallèlement ce "chant du monde" que l'on sent tout autour de soi. C'est aussi une occasion de vous faire ressentir la profonde admiration que j'ai pour la langue portugaise qui semble s'adapter de façon presque magique à toutes les mélodies.

Paroles (attention les sous-titres de la vidéo, eux, sont de l'espagnol) :

Pr'esse canto do mundo
De onde é que ele virá
Do meu sonho profundo
Ou do fundo do mar

Com que voz cantará
Com que luz brilhará
Há de vir seja como for
Pr'esse canto do mundo
De onde virá o amor?

Nessa vida vazia
Por que tarda meu bem?
Uma imensa alegria
Que se guarda pra quem?

Seja um anjo do céu
Seja um monstro do mar
Venha num disco voador
Mas que saiba que é meu
No segundo que olhar
Pelo encanto maior

Pr'esse canto do mundo
Quando virá o amor?
O meu amor...
O meu amor...

(S'il y a un volontaire pour y traduire en français sans perdre le style...)


*Si vous avez aimé, il y a aussi, "Vem meu amor" plus carnavalesque qui vaut le détour en ces temps de fête des morts.


jeudi 28 octobre 2010

Noir de pauvreté


On me l'avait assez répété avant que je ne me rende ici. Au Brésil, et d'autant plus dans le Nordeste, tout est affaire de couleur de peau, "selon que vous soyez blanc ou noir, les jugements de cour vous rendrons puissant ou misérable". Une sorte de fable de La Fontaine à l'envers quoi.
Je ne ferai pas un tableau de toutes les problématiques raciales au Brésil, c'est tout simplement impossible. Et il est déjà bien difficile pour moi d'aborder ce thème sans m'y perdre. Depuis le XIXème siècle on a sans doute jamais autant écrit sur le sujet, je l'aborde sans cesse en cours, j'ai souvent eu l'occasion d'en parler avec des Brésiliens, et surtout il m'explose quotidiennement aux yeux. 




Une première pensée m'était venu, tout naturellement en observant les gens dans la rue, le bus, car lorsque je suis en voyage j'aime bien vérifier s'il existe "vraiment" des différences physiques dans un autre pays. Il est absolument impossible de faire un portrait-type du Brésilien. L'image cliché que j'avais en tête était celle du métis, mais elle se trouve complètement contrebalancé par le fait qu'il n'y a pas d'homogénéité ethnique au sein de la population. Il est possible de croiser des roux (assez rares certes), des personnes très noires, des métisses blondes etc. Ce qui est fascinant c'est que l'Histoire se lit de manière biologique, elle s'inscrit dans le corps des habitants. Pour exemple à Sergipe, on observe qu'il y a beaucoup plus de personnes métisses sur le littoral, peut-être dû aux contacts plus fréquents entre populations, et de blancs dans l'intérieur du pays, ce qui selon certains serait un héritage du passage des Hollandais dans la région au XVIIème siècle.


Faire ces petites observations des différences et des ressemblances ne me semblait être qu'un jeu, la petite observation que l'on retranscrira au repas de famille du retour. 
Sauf qu'ici cela tourne à la très mauvaise plaisanterie. J'ai récemment eu l'occasion de rire jaune en me rendant à Salvador pour écouter Gotan Project qui y donnait un concert exceptionnel. Avec Tassio je m'étais procuré le billet le moins cher, soit 40 réais (environ 20 euros, mais en terme de pouvoir d'achat local on peut rester à 40). Je me souviendrai de cette soirée et de l'étrange écoeurement que j'ai eu. Il faut savoir que Salvador est la ville qui compte le plus de noirs en Amérique latine, et il suffit de se balader dans les rues pour le constater. La plupart du temps je suis le seul blanc dans le bus. Et bien ce soir-là, au théâtre Castro Alves, je n'étais pas seul du tout. J'ai compté 4-5 métis ou noirs dans la salle sur des centaines de spectateurs, dont l'ami qui m'accompagnait.
Que penser face à ça ? Je me revois, attendant Tassio devant le théâtre, et observer ces femmes blanches, toutes très bien habillées, comme dans les telenovelas où l'on n'y voit que de belles actrices d'origine italienne ou allemande, ces groupes d'amis blancs, sapés à l'européenne, et moi au milieu de ça.
Qu'est-ce qui me mettait mal à l'aise ? Car après tout moi aussi je faisais partie de tout cela. Je pourrai bien me raccrocher à mon statut d'étranger, qui me met "en dehors", qui me donne une étiquette "spéciale" et me fait sortir de ce jeu social. Trop facile.
Et si ma propre culpabilité n'était qu'une hypocrisie de plus ? Car enfin, le racisme d'Etat n'existe pas, il n'y avait pas de panneaux "Interdit aux noirs", et toutes les personnes présentes avaient plutôt l'air intéressantes,  intelligentes, voire belles. Le coût de ce billet pour assister à une activité culturelle, ce billet misérable pour moi, n'avait fait que sélectionner des groupes par le biais économique. J'avais devant mes yeux une partie de la hiérarchie sociale, celle que l'on a l'habitude de placer en haut. Et ces groupes, issus de la compétition entre individus, ne sont que le fruit d'un système injuste et millénaire de créations de classes, tout comme il en existe aussi en Norvège, en Inde ou au Guatemala. Sauf que ce système s'est ici "colorisé". Et a contrario, il décolore l'élite de la ville à défaut de la parfumer au Guerlain. Et celle-ci dans sa pseudo-normalité européenne en est complètement anormale et révoltante. 

Dégoût. Je croyais qu'avec le temps on pouvait ici supporter la pauvreté, cet écart nauséabond entre le rutilant et le misérable. C'est impossible. Pour ma part il se passe exactement l'inverse. Au début, je m'y attendais un peu, j'ai donc encaissé. On y porte l'œil d'un étranger, du passager. Mais quand l'habitude vous gagne et que le réel vous pénètre, quand vous commencez à faire partie de cet endroit, on ne peut pas échapper moralement à ça. A moins de prendre l'avion et d'aller se faire couper les cheveux à São Paulo, comme certains riches d'Aracaju... 
A vous dégoûter du coiffeur.


Alors faut-il lutter pour que de riches noirs puissent aussi aller au théâtre ? Je reste perplexe. Peut-être que finalement Gotan Project aurait dû jouer dans la rue. 

Mais pas parce qu'il n'y avait pas "assez" de noirs dans la salle. Ç'aurait été ridicule.

Presque aussi ridicule que cette affiche que j'avais vu durant mes premiers jours passés ici :

Traduction : "Contre la bourgeoisie (à la guillotiiiiine), vote 16. Pour une alternative noire et socialiste à Bahia."

Ridicule parce que cette fois c'est bien mon esprit franco-universaliste qui s'y heurte. Si l'on avait eu "pour une alternative blanche et socialiste", qu'est-ce que l'on aurait pensé ?

A quand une alternative indigo ?

Alors oui il faut de la contextualisation, il faut comprendre les problèmes propres au pays. Oui le racisme existe au Brésil, et il est particulièrement pernicieux car maquillé par la pseudo-chaleur des relations humaines. Mais je n'ai pas envie de faire de l'exotisme, et j'ai du mal à penser que ces formes de communautarisations et d'essencialisation soient la bonne solution.

C'est comme cette pub, toute récente pour le recensement, avec Taís Araújo, qui dit :
Je traduis : "Salut, je m'appelle Tais Araujo, je suis noire et la couleur de ma peau est sombre/noire. Et ce sera ma réponse quand quelqu'un du recensement de 2010 m'interrogera sur ma couleur." 
Le "Censo 2010" est un grand recensement effectué à l'échelle nationale, et qui interroge notamment les Brésiliens pour savoir s'ils se sentent plutôt noirs, métis, blancs, jaunes, ou indiens...

Encore une fois je m'interroge. Et je dois bien m'avouer que je suis sans réponse.





Première image : œuvre de Mapplethorp
Deuxième image : place du Largo do Campo Grande, à côté du théâtre en question. Avec une statue d'Indien, l'autre victime et témoin de la triste Histoire brésilienne.
 Troisième image : photo prise à Salvador avant les élections locales. Il s'agit, vous l'aurez deviner d'un parti d'extrême gauche, où les thématiques raciales sont particulièrement fortes et mes questionnements d'autant plus grands.

samedi 9 octobre 2010

R... comme Radis. Ou Raton-laveur. Ou Rio de Janeiro aussi tiens.


Trêve de politique, si vous voulez encore en entendre un peu parler, rendez-vous ici, sur le site de la nouvelle émission animé par des animaux marins. Ça s'appelle la radio de la méduse, et j'ai eu l'honneur d'y envoyer une petite bouteille à la mer de cinq minutes, vous pouvez donc avoir la joie d'entendre ma douce voie mielleuse, ponctué d'un hommage chantonnant que mes camarades lusophones reconnaîtront. Et d'un petit enregistrement au pied du Pain de Sucre.
(Pour ceux qui n'auraient pas la patience, je suis environ à la moitié de l'émission, voire aux deux-tiers). Toute critique constructive est évidemment la bienvenue.



Traduction :

Moi - tu penses que le Brésil a beaucoup changé depuis que Lula est au pouvoir ?
Adriana - Oulà, tu l'ignores ? Oui c'est clair, je pense que le gouvernement Lula a été un bon gouvernement. Après je crois qu'on ne peut pas changer le Brésil seulement en quelques années. C'est une histoire qui dure depuis 500 ans. C'est impossible d'arriver et de tout changer.
C'est sûr qu'il y a eu beaucoup de critiques parce que sous la dictature il était de gauche, il défendait les droits des travailleurs, et aujourd'hui on le critique de ne pas avoir fait tout ce qu'il avait promis. Mais c'est toujours la même chose, personne ne peut changer tout d'un seul coup.
- Et au niveau de ton Etat, il y a des choses qui ont changé ? Au niveau de l'Etat de Sergipe ?
- Ah non, vraiment désolé mais... Je parle pour ma ville... C'est une chose triste. C'est toujours les mêmes partis politiques. Il en existent seulement deux. et deux candidats qui restent toujours les mêmes, qui se passent le pouvoir de père en fils.
- Il existe des problèmes de corruption ici, comme en Alagoas (Etat voisin) ? Ou c'est plus net ?
- Oh mon Dieu, bien sûr qu'il y en a,
- Comme quoi ?
- Il y a des personnes qui sont... du côté du parti, de la mairie, ils ont des avantages grâce au gouverneur. Genre au niveau de l'emploi, des concours.
- Et toi, tu vas voter pour qui ?
Au fait le problème c'est que j'aimerai voter pour quelqu'un qui ne va pas gagner qui est Marina Silva, (la candidate écologiste) mais pour l'instant je ne suis pas sûr.
- Qu'est-ce que tu aimes dans Marina Silva ?
- Ce que j'admire en elle, c'est sa posture, sa manière d'être, qui ne peut être changé par personne. Par exemple elle a été ministre de l'environnement chez Lula, mais elle a démissionné parce qu'elle n'était pas d'accord avec sa politique.
J'admire cela en elle. Elle ne baisse pas la tête comme les autres. Elle tient sa position et va jusqu'au bout.
Après pour les autres... José Serra (le candidat de droite) fait une politique que je ne peux pas... Et Dilma Roussef (la candidate du Parti des Travailleurs), elle ne le fait pas pour elle, elle le fait pour Lula. Elle n'a rien a proposer elle-même, elle est totalement liée au gouvernement Lula.




Pour tous les autres, après moults demandes, plusieurs menaces, et une tentative d'assassinat ratée, j'ai décidé d'évoquer un peu mon voyage à Rio en mettant quelques photos en ligne. Pour cela, cliquez sur les îles, là-bas au loin.


(Celui qui trouve la raison du titre de l'album gagne un smartie).

Sur ce je vous abandonne jusqu'à jeudi prochain. En effet ici le mardi est férié, c'est le "Dia das crianças", une sorte de deuxième Noël. Ou pour les plus mystiques le fête de Nessa Senhora da Conceição Aparecida, la Sainte Patronne noire du Brésil, ce qui sera surtout un bon prétexte pour le padre de l'église à côté de chez moi de monter la musique à coups de "Dieu vous aime" bien rock'n roll...
Je ne suis plus un enfant et je ne suis pas encore catholique, mais c'est aussi pour moi l'occasion de faire le pont. A défaut d'aller à Rio, et après avoir délivré une tortue (je vous raconterai), je vais me balader à Bahia !

D'ici là, feliz dia das crianças a todos !
             Joyeux jour des enfants à tous !








Image issu de l'excellent blog d'Udner, que je vous recommande chaudement.

dimanche 3 octobre 2010

P... comme Politique(s)


Petit rétropédalage à la lettre P, car s'il y a bien quelque chose à côté de quoi je ne pouvais pas passer ce sont les élections. Au moment où je vous écris toute la rumeur de la ville monte déjà jusqu'à mes oreilles : feux d'artifices, musiques, klaxons.
En effet aujourd'hui les Brésiliens votaient pour leur Président de la République, pour leurs députés mais aussi au niveau des Etats (les "régions"). Et ici les élections, c'est une autre ambiance.

Mon premier souvenir lorsque je suis arrivé est déjà lié à la campagne électorale. Alors que la tante de Vivi nous ramenait chez elle il y avait un gros défilé de voitures et de camions avec plein de drapeaux et d'affiches rouges, qui gueulaient des slogans pour le candidat du Parti des Travailleurs. Le petit naïf que j'étais n'avait pas conscience que ce n'était que le début d'un long et lourd calvaire...
En effet depuis que je suis ici il ne se passe pas un jour sans qu'une camionnette bourrée d'enceintes ne me délivre gracieusement son message politique à deux balles. Le tout à un volume sonore dont les décibels auraient une suite de zéros à faire pâlir le plus endurci des banquiers.

En dehors de ces joyeusetés sonores, on remarquera aussi sur le bord de la route la présence de "militants", arborant des drapeaux de toutes les couleurs et dont je sais désormais grâce à Clarita qu'ils sont justes payés pour ça. En même temps, vu l'enthousiasme débordant qu'ils y mettaient, j'aurai eu du mal à penser qu'ils y croyaient vraiment...

Bon tout ça c'est pour la partie folklore, et encore, j'omets d'évoquer la fac, avec tous les étudiants ayant une gommette PSOL sur le pull et les partis d'extrême-gauche transformant l'entrée de l'université en siège politique.
Ou sinon j'ai aussi eu la chance de pouvoir observer le débat du vendredi soir. Il s'agissait du dernier grand débat avant les élections, organisé par TVGlobo, et qui mettait en scène les quatre principaux candidats à la succession de Lula. A savoir Dilma Roussef, José Serra, Marina Silva et Plinio.
Je ne vous ferais pas l'historique, certains en ayant déjà parlé pour moi. Par contre je peux donner mon sentiment personnel sur chacun d'entre eux, et la manière dont je les ai découvert ce soir-là :



* "Le renard amnésique" :  Partons du plus à droite. José Serra. S'il existe une droite dans ce pays, car lorsque l'on entend Serra, on a du mal à voir en lui un néolibéral ayant participé aux gouvernements précédents. Ce qui est pourtant bien le cas, même s'il se tue à répéter que les médicaments génériques c'est lui. Sa principale difficulté est donc tout simplement de trouver un angle d'attaque contre le parti au pouvoir, extrêmement populaire. Du coup cela lui est tellement difficile qu'il est obligé d'affirmer sans cesse que s'il devient Président "il ne détruira rien", qu'il accepte les progrès ayant été faits etc. Tout le monde y croit tellement que les sondages le donnent à 15 points d'écarts de Dilma.



* "L'ourse bulgare" : Dilma Roussef, du parti actuellement au pouvoir, le Parti des Travailleurs, du centre-gauche. C'est la grande favorite de ces élections, et hormis une énorme surprise elle en sera la gagnante. Tout le suspens est plutôt de savoir si elle sera élue ou non au premier tour, c'est à dire ce soir. Le petit détail pour mes amis actuellement en Europe de l'Est : le nom de Dilma est d'origine Bulgare.  D'où ce joli surnom qui m'est venu en tête.
Autre détail qui révèle tout : j'avais demandé il y a quelques temps au père de Vivi pour qui il allait voter, il m'a répondu "Lula".... (et il n'est pas gâteux hein), si avec ça vous n'avez pas compris qui se trouve derrière elle.
Enfin le fait qui m'a bien fait rigolé en pensant à Royal et à notre hypocrisie française : ici le fait d'être une candidate femme est totalement assumé, et utilisé. Dilma le dit texto "si vous votez pour moi je serai la première femme présidente et ça c'est cool !" (tout un programme...)


* "La grenouille de bénitier", j'ai nommé Marina Silva du Parti Vert Ecologiste, crédité de près de 20% des votes. Au début j'ai été séduit. Oui je suis faible, tout ce qui est vert fait naître en moi un élan inexorable d'amour. Et puis en plus Marina, c'est du vrai storytelling : elle vient d'une famille pauvre de seringueiros. Elle a appris à lire et écrire à 16 ans. Elle s'est battue aux côtés de Chico Mendès, et a réussi à freiner un petit peu la destruction de l'Amazonie quand elle était ministre de l'environnement avant de quitter un gouvernement avec lequel elle n'était plus en accord. Et ça c'est la classe, chez nous on attend toujours... Et puis il y a eu ce débat. Et la fin.
"- Marina, quels enseignements et qu'est ce que vous voudriez dire pour clore votre temps de parole ?
- et bien tout d'abord je voudrai remercier..... DIEU"
Glarg. Ma laïcité française m'a tuer. Marina, je sais que tu es évangélique, que les américains adorent saupoudrer de divin tout ce qui les entourent. Mais quand même quoi.

* Et pour terminer, le meilleur... "le Grand Schtroumpf", tout vieux et tout rouge, Plinio, du PSOL, Parti Socialisme et Libertés, de l'extrême-gauche.
Si vous saviez comme j'ai pensé à mes chers colocs cocos de l'année dernière. Parce que là je viens de trouver moins sexy que Mélenchon. Si si c'est possible.
Première intervention de Plinio, il a trente secondes pour parler. Il ne trouve pas ses papiers. A oublié son texte. Du coup il parle en tremblotant 10 secondes puis est coupé par le speaker.
Et moi dans ma tête, j'entends déjà Patrickounet, mon ami et ex-voisin de chambre, le défendre "Mais enfin Lionel, tu te rends compte, voilà la preuve de la toute-puissance du capital ! On le laisse même pas s'exprimer, scandâââle".
Voilà. Ou sinon le programme de Plinio c'est de pas payer les "dividas". Genre de pas payer les intérêts de la dette aux autres pays du monde et comme ça tu finances tout tout tout. C'est magique.
"-mais Vivi je croyais que le Brésil avait fini de payer sa dette externe non ?
- ben oui mais non"
J'ai toujours pas compris.


Quant au débat lui-même... Certains l'ont qualifié de morne. Je l'aurai plutôt qualifié de robotique. C'était une procédure assez complexe, avec des temps chronometrés, et des sujets choisis au hasard. Mais de fait il n'y a pas eu de véritable débat entre candidats, c'était plutôt une suite de "questions-réponses" savamment préparées et apprises par coeur depuis des mois. Alors oui, au moins cela permettait de toucher plus profondément aux projets défendus, et d'éviter ça (débats des Européennes en France). Mais un peu de spontanéité que diable...


Comme vous l'aurez constaté, c'est avec mon sang ma sueur et mes larmes que j'ai tenté de vous transcrire, de la manière la plus sérieuse qui soit, toute la portée universelle des élections de la première puissance de l'hémisphère sud.
Bon en vrai, si vous voulez lire des trucs un peu plus malins, les articles sur le sujet foisonnent en ce moment, et je ne parle même pas des bilans de la politique de Lula le poulpe. Je vous indique quand même ceux que j'ai trouvé les plus intéressants :
- Un débat bien creux : 
- Sur "l'après-Lula"
- Sciences Po s'y met aussi : 


Pour terminer ce petit tour que je compléterai à l'occasion : un candidat typique



Vous trouvez ça drôle ? Ce gars vient d'être élu député fédéral de São Paulo, et il a été déjà été poursuivi pour racisme et corruption...



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