samedi 25 septembre 2010

Abécédaire, première

J’ai décidé aujourd’hui de commencer enfin une petite série d’articles sur des sujets d’ici qui me tenaient à coeur. Je procéderai à leur écriture sous la forme d’un “Abécédaire du Brésil”, qui sera accessible à droite de ce blog.

Par contre comme je suis un bordélique fini, j’ai décidé de ne pas commencer par le début, c’est à dire par la lettre A. Non, comme je suis sale pervers, j’initierai cet abécédaire par la lettre ...Q


Q comme... Quotidien

Vous vous attendiez quelque chose de plus sexy ? Désolé vous n’êtes pas sur la bonne page.
A la lecture de plusieurs blogs de mes camarades expatriés, je me suis rendu compte que finalement je n’avais pas dit grand chose de ce que je fais actuellement, d’où je suis etc.
Il me faut donc avant tout planter le décor.
C’est pourquoi avant de conter moults expéditions et péripéties, je parlerai d’Aracaju.
- Ara...quoi ?
- Aracaju.
- Ah genre comme les noix de cajou
- absolument, si tu as une maman bio adepte des produits venus de contrées exotiques, tu sais de quoi il s’agit.
Sinon une caju c’est ça :


La petite ville d’Aracaju tient son nom de ce fruit sémillant, mignon hein ? Soit dit en passant, ça doit être le seul fruit que je n’ai pas encore goûté, ça ne doit pas être la saison.
*** Suite à plusieurs messages, je dois toutefois avertir mes lecteurs aventureux que la noix de cajou non torréfiée constitue un poison mortel. Moi-même  je l'ignorais, ça m'évitera de faire des bêtises et je sais désormais comment éliminer mes ennemis... ***

La ville d’Aracaju se situe ici :


En fait Aracaju a la classe. Car c’est la capitale d’un des 26 Etats du Brésil, j’ai nommé Sergipe, situé dans la “supra-région” du Nordeste.
La classe se prend un peu les pieds dans le tapis quand on apprend qu’il s’agit de l'Etat le plus petit du Brésil, deux fois plus petit que la région Rhône-Alpes. Celui-ci se trouve coincé entre l’Alagoas, un Etat du même acabit, connaissant des problèmes criants de corruptions et d’inégalités, et... Bahia, un quasi-pays, aussi grand que la France, et qui abrite en son sein la troublante mégalopole de Salvador de Bahia, première capitale du Brésil, qui étend son influence jusqu’ici.

Bon tout à l'heure j'ai dit "petite ville". Tout est relatif. Pour continuer sur les comparaisons, Aracaju autant d'habitants que Lyon. Salvador de Bahia quant à elle, en compte 3 millions...

La ville en elle-même, n’a rien de très extraordinaire en soi. J’ai même tendance à considérer qu’elle correspond à l’exemple typique d’une ville lambda du littoral nordestin.
J’ai toutefois une affection particulière pour son centre et son immense marché à légumes et fruits, où la moitié des mets vendus m’étaient encore inconnus jusqu’à récemment.  Je ne m’étends pas plus sur la description de la ville, j’aurai l’occasion d’y revenir, le fait de qualifier la ville de lambda ne signifiant pas qu’il n’y a rien à y observer.

J’habite dans cette petite rue, au 12ème étage de l'immeuble que vous pouvez voir tout tout à gauche.


Devant parfois, on voit des chevaux qui broutent...


Aracaju by night.


Vue depuis mon immeuble.
Je suis proche du centre, et à 20 minutes de l’université en bus. Comme je l’ai déjà évoqué, je suis hébergé dans une famille brésilienne.
Il s’y trouve Vivi, que j’avais rencontré à Lyon et qui m’avait proposé de venir habiter chez elle, sans doute l’une des personnes les plus gentilles que je connaisse. Elle continue actuellement à étudier les Sciences sociales, et s’est récemment mise à l’Italien.
Je vois rarement les parents de Vivi à l’appart. Son père vient environ une fois par mois, il mène un projet d’entreprise dans un Etat voisin. Quant à sa mère, elle travaille dans une entreprise semblable à Pétrobras, sait faire la danse de la pluie apprise chez les Indiens du coin, est spirite et fan de Lacan et Jung.
Il y vit aussi la grand-mère de Vivi, “Vovó”, très catholique, qui m’appelle “Xiquinho” (= petit François) parce qu’elle n’arrive pas à dire mon prénom, et Cléo la cousine de Vivi qui vient travailler ici comme femme de ménage (cela peut surprendre mais il est assez courant en Amérique du sud d’avoir une aide de ménage, y compris dans les classes moyennes) et qui me réveille tous les matins au son des casseroles et de la radio.
Vous l’aurez compris, je suis bien entouré. Toutefois cet environnement se révélerait vite étouffant s’il était mon seul horizon. Je passe donc un temps non négligeable à l’université (que j’évoquerai à la lettre U... Ahah) et à explorer les alentours...

Concernant la vie culturelle, j’ai pris peur au début, celle-ci semblant être limitée aux bars Skol et au Forro. Rajoutez à cela une bibliothèque municipale construite sous l’ère soviétique où la majorité des ouvrages sont des bibles...
Mais peu à peu je me suis rasséréné, il s'agit plutôt d’une question de contacts et de connaissance de la ville. On joue Brecht au théâtre, l’université tient un rôle non négligeable dans l’organisation de cycles de conférences (la dernière en date : Education et contemporanéité), et en général les brésiliens adorent parler musique. Il existe une sorte de “maison du cinéma”, où j’avais eu l’occasion de voir des courts-métrages d’animation, et chaque mois s’organise des “nuits du cinéma”, où vous regardez trois/quatre films durant toute la nuit.
A l’heure où j’écris ces ligne, je reviens d'une "sessão notivagos" (session noctambule), j’ai vu Prova da morte, de Tarantino, muito legal... (l'américain sous-titré portugais parfois ça pique les yeux), et deux groupes, un de Sergipe et un autre de Rio (eu comprei um CD deles, era rock brasileiro ^^). Il y avait tous les “alternatifs” du coin comme me dit Italo, autant dire que j’ai apprécié l’ambiance.
Il y aurait énormément à dire sur les questions culturelles ici, et dans le Nordeste plus particulièrement. Notamment en terme de culture populaire (extrêmement riche), d’imitations de l’Europe et des US, d’affirmation d’une culture officielle nationale. J’espère avoir l’occasion d’en dire plus avec le temps.

Ou sinon concernant l'essentiel et le plus basique de ma vie ici, je crois que j'ai tout dit. Enfin dans l'ensemble je ne vous en ai donné qu'un tableau extrêmement incomplet, mais l'abécédaire va justement servir à évoquer en détail certains points.
Ah un autre truc, au cas où il y aurait des marocains dans le coin. Je donne un témoignage complétement partial, anti-sociologique et subjectivo-psychédélique. Et j'assume à donf ma position d'occidental gras et ethnocentriste.

mercredi 22 septembre 2010

Bem vindo mon coco



La suite se passe ici.

Mais si t'as de la nostalgie, de la saudade et les yeux qui te démangent, l'ancien blog dort là-bas.


La suite bientôt. De toute façon je ferai en sorte que cette image délicieuse ne reste pas trop longtemps à la une...


Et ou sinon ça va.